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La famille Bougara :Où est enterré le Chahid Bougara?

«Cinquante ans après sa mort, on ne connaît toujours pas où est enterré notre frère Si M’hamed. Nous saisissons cette occasion pour lancer un appel aux autorités algériennes pour prendre attache avec les autorités françaises pour savoir où est enterré le colonel Si M’hamed.» Cet appel émouvant a été lancé hier par le frère du chahid le colonel Si M’hamed Bougara. C’était lors du forum d’El Moudjahid à l’occasion du 50e anniversaire de sa disparition (5 mai 1959).
Abder Bettache - Alger (Le Soir) -Moment de forte émotion, hier, au niveau de la salle de conférence du journal El Moudjahid. Le témoignage du commandant Lakhdar Bouregaâ sur la personne du martyr, le colonel Si M’hamed Bougara, chef de la Wilaya 4 historique, a replongé l’assistance dans le contexte de la guerre de Libération nationale. L’initiative prise par l’association Flambeau du chahid a drainé hier une assistance nombreuse composée notamment des anciens maquisards de la guerre de Libération nationale, dont les anciens de la Zone autonome et des Wilayas historiques 3 et 4. Le témoignage du commandant Bouregaâ, était certes court, mais il a permis à l’assistance de situer la personnalité du colonel martyr. «Je l’ai rencontré une première fois en mai 1956, soit à quelques mois du congrès de la Soummam. Mais ma relation avec lui était intense durant l’année 1959. Quelques jours après la réunion des chefs des Wilayas, à l’exception de la Wilaya 5, le colonel Bougara affichait des signes d’inquiétude. La Révolution était à la croisée des chemins. L’arrivée de de Gaulle au pouvoir et les plans mis en place par l’armée coloniale pour anéantir la Révolution étaient à l’origine de la réunion des cinq chefs de Wilaya (Amirouche, Si El Houès, Ben M’hidi, Si M’hamed Bouguara et Ali Kafi). C’est suite l’échec de cette réunion que Si M’hamed était inquiet. Pour les chefs de Wilaya, il fallait agir avec sa propre stratégie et faire face au «rouleau compresseur de l’armée coloniale», témoigne l’un de ses proches collaborateurs. Et de poursuivre : «Il faut dire la vérité sur la guerre de Libération nationale en rendant hommage à tous ceux qui ont participé de loin ou de près pour notre indépendance. Nous devons écrire l’histoire loin de nos convictions politiques. C’est de cette manière qu’on pourra rendre hommage à Si M’hamed et à tous nos valeureux martyrs.» Poursuivant son témoignage, le commandant Lakhdar Bouregaâ porte à la connaissance de l’assistance que «le congrès de la Soummam était un rendez-vous salvateur pour notre guerre de Libération. «Avant ce rendez-vous historique, nous étions dans les maquis sans stratégie et sans objectif précis. Il a fallu la tenue du congrès de la Soummam pour disposer d’une direction unifiée, d’un programme et d’objectifs définis. Je sais qu’aujourd’hui, certains ne sont pas d’accord avec les résolutions du congrès la Soummam, c’est leur point de vue, mais cet événement était un moment important dans l’histoire de notre guerre de libération.» Ceci étant, le conférencier a rappelé les circonstances de la mort du colonel Si M’hamed. Selon lui, «c’était lors de l’opération Couroix que l’armée d’occupation a enclenchée dans la région de l’Ouarsenis. L’encerclement a duré près d’une quinzaine de jours, soit du 21 avril au 8 mai. Si M’hamed est tombé au champ d’honneur le 5 mai lors d’un violent accrochage». Le martyr Si M’hamed Bougara est issue d’une famille modeste de la région de Khemis Meliana. Il participa le 20 août 1956 au congrès de la Soummam et fut désigné commandant politique, membre du conseil de la Wilaya 4, selon le nouveau découpage du FLN/ALN. Promu colonel, Si M’hamed organisa la vie dans les maquis et les zones contrôlées par l’ALN : éducation, santé et propagande.
A. B.

Article publié au quotidien Le soir d'Algérie le 05/05/2009.



01/05/2010
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