Malliana-Affreville-El-khemis mon Amour.

L'INCINERATEUR DE TOUS LES DANGERS

 

 

Maladies respiratoires, cancers et allergies font partie des pathologies qui continuent à menacer la santé des habitants des quartiers à proximité de l'hôpital.

En dépit des textes réglementaires régissant la gestion des déchets hospitaliers, dont l'impact direct sur la santé de l'homme et de l'environnement est indéniable, force est de constater, selon des intervenants, que ce volet ne semble pas faire partie des priorités pour les autorités compétentes de la wilaya d'Aïn Defla, du moins pour ce qui est de la ville de Khemis Miliana, la commune la plus peuplée. S'agissant de l'élimination de ces déchets à l'hôpital de Khemis Miliana, on rappellera qu'au début de l'année en cours, le directeur de la santé et de la population avait déclaré au quotidien El Watan qu'il allait prendre attache avec les services de Sonelgaz pour régler le problème de débit du gaz naturel du nouvel incinérateur, installé au niveau de l'EPH de Khemis Miliana. Depuis, celui-ci est toujours à l'arrêt et c'est l'ancien brûleur qui continue à fonctionner avec tous les risques sur la santé des riverains, des personnels de santé et des malades, avons-nous constaté sur place.

Aussi, bien des dégâts liés à l'activité de cet équipement obsolète et dangereux  ont été enregistrés depuis l'année 1984, coïncidant avec la mise en service de cette structure en préfabriqué. Maladies respiratoires, cancers et allergies font partie des pathologies qui continuent à menacer la santé des habitants des quartiers à proximité de l'hôpital, où la population se compte par milliers, y compris  les étudiantes des résidences universitaires et celles et ceux fréquentant le campus tout proche. Un problème de débit du gaz naturel, trop faible pour permettre le fonctionnement à plein régime du nouvel incinérateur et   qui aurait pu  être réglé en un rien de temps, selon les concernés. Ces derniers rappellent que des correspondances ont pourtant été adressées à maintes reprises aux autorités compétentes, mais sont restées, hélas, sans suite. Une situation qui perdure en l'absence d'associations œuvrant en faveur de l'environnement, indiquent des sources locales.

Dans ce contexte, d'aucuns rétorqueront que les riverains de l'EPH de Miliana, en dépit de  leur nombre moins important que ceux de Khemis Miliana, ont eu gain de cause en incitant les services compétents à ne pas mettre en service l'incinérateur, acquis en même temps que ceux de l'hôpital d'El Attaf, Aïn Defla (chef-lieu de wilaya) et de Khemis Miliana. Objectif inavoué nous dit-on : préserver l'environnement de la ville antique. Mais à Khemis Miliana, des citoyens, excédés par ce qu'ils considèrent comme une injustice, évoquent une décision prise en ce sens en raison de l'existence d'une école de la Gendarmerie nationale, jouxtant l'hôpital. Du coup, c'est l'incinérateur de l'EPH de Khemis Miliana qui brûle  quotidiennement une quantité impressionnante de déchets hospitaliers dont les plus spécifiques sont hautement toxiques, pouvant contaminer des milliers de personnes dans un rayon de plusieurs mètres, estiment d'autres sources. Aussi, selon un travailleur affecté à ce service, pas moins de 200 sacs de déchets hospitaliers sont acheminés chaque jour à partir de la ville de Miliana,  y compris des cuvettes remplies de sang, a-t-il déploré.

L'ouvrier qui tient néanmoins les lieux propres grâce, a-t-il expliqué, à l'eau courante, est vacataire/journalier et ne perçoit  qu'un salaire de 15 000 DA. Il regrette de ne pas percevoir de prime de contagion. Ce dernier soutiendra en outre que dans un passé relativement récent, des déchets provenaient des EPH des wilayas voisines, comme celui d'El Affroun, dans la wilaya de Blida. On apprendra de même source qu'ils sont deux travailleurs à exercer dans ce service alimentant quotidiennement la machine, d'une cinquantaine de sacs, l'équivalent de 4 à 5 quintaux/j, comme le confirmera  également la nouvelle directrice de l'EPH. Cette dernière s'engagera de son côté à contacter Sonelgaz pour régler le problème de débit et ajoutera que «la solution définitive consiste à implanter ce genre d'équipement hors des structures hospitalières et loin des zones d'habitation».
Des riverains s'estiment lâchés par les pouvoirs publics ainsi que  des fonctionnaires de l'hôpital interpellent vivement les instances compétentes qui, faut-il le souligner, ont encore une fois failli à leurs engagements quant à l'application stricte de la réglementation en vigueur dans ce domaine. 

Aziza L.


06/09/2012
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