Malliana-Affreville-El-khemis mon Amour.

DK NEWS : KHEMIS-MILIANA UNE VILLE GEREE DANS L'ANONYMAT

Khemis Miliana, une ville gérée dans l’anonymat: C’était le fleuron de la pleine de Cheliff


Khemis Miliana s’appelait Affreville durant l’époque coloniale (du nom de l’archevêque de Paris Denis Auguste Affre, mort sur les barricades en 1848). Elle était une décoration de la vallée du Cheliff. Une grande ville de la région qui attirait les visiteurs, particulièrement lors de son marché hebdomadaire, chaque jeudi, d’où, peut-être, sa nouvelle dénomination.

Par Salim Ben Khemis Miliana était réputée pour ses fêtes (dont celle des fleurs), sa musique et ses clubs sportifs (football, basket-ball, cyclisme, boxe et pétanque), sa belle place publique et sa mairie qui ressemblait à la Maison-Blanche.

Un déshabillage programmé

Malheureusement, cette ville qui compte actuellement plus de 100.000 habitants a enregistré un déshabillage flagrant avec la fermeture de plusieurs entreprises depuis 1997, qui a résultdu départ de plus de 1 500 travailleurs, tous pères de familles, qui sont actuellement en chômage. Parmi ces entreprises, on compte la briqueterie, la poterie, l’Ecta, l’Emifor, l’Etrad, l’Etdm, l’Eprc, l’Enasucre, (la direction générale).

A cela, il faut ajouter la fermeture des deux dépôts de Naftal transférés à la wilaya de Chlef et la ville de Chiffa dans la wilaya de Blida, le transfert d’Air Algérie à Chlef et aussi la suspension des deux trains (Alger-Khemis), pour des raisons que l’on ignore. Pis encore, l’exode rural qui a frappé cette ville dans ses formes, avec la prolifération des actes d’agressions, commerce informel, parkings sauvages, implantation de plusieurs bidonvilles, l’occupation des places publiques et des jardins pour le commerce illicite, sans parler sur l’état des routes, et l’assainissement de plusieurs quartiers qui restent détériorés.

Une nostalgie pour les vétérans

Une nostalgie pour les vétérans de Khemis Miliana qui ne parlent de leur ville qu’au passé et une ambition très forte pour les jeunes de voir leur ville nettoyée, aménagée et classée parmi les villes propres dans la wilaya d’Aïn Defla. «El Khemis n’est plus ce qu’elle était», déplore un septuagénaire assis à la terrasse d’un café, ouvrant du bras notre champ de vision sur un centre-ville terne et maussade.

«Regardez la photo de la ville dans les années 1970 et constatez par vous-mêmes», poursuit-il. Rien à dire. Telle une vieille femme qui a passé sa jeunesse à se pomponner avec des produits esthétiques improbables, le passage du temps lui a été impitoyable. Avant et après. La jeune fleur et la vieille peau. Le siège de la mairie, attraction de la ville, endommagé par une explosion terroriste perpétrée en 1995, n’a jamais repris sa superbe. Il sert aujourd’hui de dortoir pour les agents de l’ordre. La place publique qui accueillait les festivités de la ville est devenue le lieu de rassemblement des malades mentaux et autres toxicomanes. L’artère principale d’El Khemis n’a rien d’attrayant.

Le boulevard Bougara est une succession de magasins alignés, de trottoirs encombrés et de bâtisses cubiques rafistolées. Seule l’activité commerciale, qui fit jadis de Khemis Miliana un carrefour d’échange, demeure. La seule différence est que, avant, on vendait ce que l’on produisait, alors qu’aujourd’hui le commerce se limite pratiquement aux produits contrefaits et importés de contrées lointaines, toutes contentes de trouver preneur à leurs marchandises douteuses. C’est pratiquement la seule activité qui fait travailler nos jeunes. Les usines n’embauchent plus et l’agriculture se détériore. Le seul palliatif pour eux reste la vente de cigarettes et de téléphones portables», affirme un citoyen du centre-ville.

Un marché anarchique

Un tour dans le marché du centre-ville confirme les explications de l’intervenant. Les fruits et légumes côtoient les lunettes de soleil, les téléphones portables, les vêtements et autres objets dans une anarchie absolue. «La région, réputée pour sa vocation agricole, s’est transformée en zone commerciale», confirme un élu «La commune a besoin d’un grand marché de gros pour les fruits et légumes», soutient-il, comme si c’était une préoccupation majeure. D’autre part, il est nécessaire d’effectuer un véritable suivi pour lutter contre l’anarchie dans le commerce.

«On a mené des campagnes pour éradiquer le phénomène. On a sanctionné plusieurs commerçants. Ces derniers payent une amende dérisoire et reprennent immédiatement leurs activités en commettant les mêmes délits. C’est pour cela qu’il faut réactualiser les mesures », assure-t-il.

Une crise de logements terrible

Une ville qui compte plus de 12 000 demandes de logement, enregistre des distributions  très timides, car la ville n’a pas enregistré des grands projets de logements pour absorber la colère des demandeurs depuis la dernière visite du président de la République en août 2003 qui a vu la réalisation de la nouvelle cité de Hay Essalam. Récemment, il y a eu plus d’une dizaine de cas de fermeture de route par les demandeurs de logements à travers les quartiers de la ville, mais les autorités de la wilaya font la sourde oreille.



02/07/2013
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