RECITS DE MONSIEUR FARSI 2
Dans l'errance de mes pensées ,ce trio de Medahates...Très respectées .Les mariages,les circoncisions,les fiançailles et les naissances ne pouvaient se faire sans elles.Dans leurs chansons,elles louaient le Prophète (Q.L.S.S.S.L).De ces bonnes femmes émanait el Baraka...Les enfants d'alors se disputaient pour porter leurs bendirs et tars.
Dans l'errance de mes pensées ,trigue Lakouwasse(les arcades),un aqueduc y transportait l'eau jusqu'à une dynamo pour produire l'électricité.
Dans l'errance de mes pensées,j'évoque le jardin public,un chef d'oeuvre classé parmi les meilleurs jardins d'Algérie.Il était le poumon de la ville.En son sein un grand bassin où évoluaient de beaux poissons ...Une belle allée qui donnait sur de larges escaliers surplombait un terrain en forme de cuvette.Au milieu se dressait un magnifique kiosque à musique ,hélas aujourd'hui devenu parc de la commune.Jadis un endroit féérique où se déroulaient les fêtes de fin d'année scolaire(distribution des prix).En face ,vers l'ouest,des carrés fleuris séparés par des sentiers piétonniers menant à la fameuse pergola.Là étaient disposés des vestiges de ruines romaines parfaitement entretenus et jalousement gardées.En face des pins centenaires à la taille impressionnante,majestieux ,les cigognent les rendaient encore plus beaux en occupant leur cimes.
Dans l'errance de mes pensées,je quitte cet endroit avec les larmes aux yeux laissant derrière moi cet éden pour traverser la rue principale en m'engouffrant dans le marché couvert.Un édifice style 19ème siècle construit par la compagnie Gustave Eiffel de Paris .C'était l'âme de la ville!Sur son toit une girouette et un baromètre de style aussi ,les gens les scrutaient pour connaitre le temps qu'il devait faire à cette belle époque là.Le tout était protégé par un paratonnerre.
A l'entrée de ce bel édifice l'étal de Cheikh El Omrani attirait bon nombre d'enfants,ses jouets et sa belle mercerie ne pouvaient échapper aux regards intéressés des uns et des autres.Les carreaux de fruits et légumes,les fleuristes,la poissonnerie,les boucheries parfaitement entretenus attiraient une clientèle citadine fidèle.Les Khemissis ignorent encore les raisons de la destruction de ce marché et sa vente à un marchand de féraille.Pourtant dans les autres ville(Miliana,Sig,Béni Saf et autres Blida)ces mêmes édifices existent encore de nos jours.Quel gâchis!!!