Malliana-Affreville-El-khemis mon Amour.

Vous êtes installée au Maroc, depuis 1958, et vous avez choisi le domaine de l'hydraulique, généralement réservé aux hommes...

C'est vrai, je suis installée au Maroc depuis cette date, un pays que je considère comme ma seconde patrie. Quant au domaine de l'hydraulique (rires), je considère que les choses ont évolué et rien n'est impossible pour la femme. Mais avant de me spécialiser dans le traitement des eaux de façon générale, j'ai fait de la confection (sous-traitance) avec de grandes marques, comme Adidas ; ensuite, je m'étais consacrée à tout ce qui est lingerie pour femmes haut de gamme. Après, j'ai représenté les produits orthopédiques du docteur Sholl.

Dans le secteur de l'eau, votre entreprise est la première à être gérée par une femme. Rencontrez-vous des difficultés dans votre tâche quotidienne ?

Sincèrement, je n'ai pas l'impression d'être sous-estimée par mes collègues hommes ou une quelconque administration. Ici, ce sont le sérieux, la rigueur et la compétence qui font la différence. Il n'y a pas de discrimination. Et puis je vais peut-être vous étonner, les gens font plus confiance à la femme parce qu'elle prend les choses à cœur ; elle a le savoir-faire, la diplomatie et ne connaît pas la corruption.

Est-ce facile de monter une société au Maroc ?

En effet, il n'y a pas trop de bureaucratie, même si l'administration est un peu lente. Au contraire, les investisseurs sont encouragés, mais je trouve qu'il y a trop d'impôts, et c'est normal. Le plus dur, c'est la concurrence. Et pour résister, il faut être compétent et au bureau avant 8h et jusqu'à 18h. Il ne faut pas délaisser ses chantiers non plus.

Qui sont vos clients ?

Mes clients sont Le Ciment Lafarge, les grands offices du phosphate, Coca-Cola, les hôtels, les centres d'hémodialyse, les stations-services. En plus, je travaille avec des laboratoires internationaux.

Parlez-nous brièvement de votre entreprise...

Sans rentrer dans les détails, les aspects de notre activité sont les produits pour osmose inverse et autres, le matériel pour le traitement des eaux, le conditionnement des eaux, les circuits de refroidissement, les circuits fermés, eaux chaudes sanitaires, les cuisines, les piscines, les matériels et consommables.

Avez-vous pensé à un partenariat avec des industriels algériens ?

J'y pense et je ne demande que cela. J'aimerais bien apporter mon savoir-faire à mon pays. Moi, en toute fierté, je me considère comme une ambassadrice de mon pays qui me manque.

Votre devise, c'est « Chaque goutte compte et coûte »...

Effectivement, et je dirais que l'environnement, c'est l'eau ; et l'eau, c'est l'avenir.