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DOCTEUR AILAM EL HADJ


Il vient de concevoir un nouveau moteur pour différentes utilisations notamment les véhicules

Dr Ailam el Hadj : «J’ai toujours été convaincu que ma place est en Algérie» 

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Photo : A. Madani
Entretien réalisé par notre correspondant 
à Aïn Defla Madani Azzedine
 
LA TRIBUNE : vous venez de construire un nouveau moteur dans le cadre de vos recherches scientifiques, est ce que l’idée de ce nouveau moteur a débuté lors de vos études à l’étranger ?
Dr. AILAM EL HADJ : Ce moteur a deux particularités, il utilise de nouveaux matériaux appelés supraconducteurs et il a une forme discale. En réalité, c’est grâce à la solide formation que j’ai pu avoir à l’École nationale polytechnique d’Alger, je remercie tous mes enseignants à cette occasion, que j’ai pu intégrer pendant six mois le Commissariat à l’énergie atomique dans la région Parisienne pour réaliser mon stage de DEA dans le domaine des supraconducteurs. L’idée du moteur m’est venue lors de mes études doctorales. En effet, dans mon projet de doctorat j’ai réalisé un moteur supraconducteur mais de forme cylindrique. L’intérêt que peuvent avoir les moteurs supraconducteurs par rapport à ceux utilisant les matériaux conventionnels est le rapport puissance-massique, qui est nettement meilleur dans le cas des moteurs supraconducteurs.
 
Est-il possible de produire ce genre de moteur en Algérie et quel est son domaine d’utilisation ?
Ce moteur est au stade de recherche, je ne peux pas dire qu’il est réalisable à présent en Algérie. Car même en France j’ai fait appel à une dizaine d’entreprises pour réaliser mon premier moteur. Mais, ces projets permettent d’acquérir de l’expérience dans un domaine très technique. Car il est à mentionné les contraintes thermiques liées à ces matériaux, qui doivent être refroidis en utilisant les fluides cryogéniques.
 
A l’étranger beaucoup de médias se sont intéressés à vos travaux de recherches et aux structures de votre moteur, comment vous jugez cette réaction ?
Cela fait toujours plaisir que les autres s’intéressent à ce qu’on fait. Un journal indonésien a publié deux articles sur mes travaux de recherches en 2007. Un site Internet américain spécialisé a, pour sa part, publié un article en mettant en avant les intérêts du moteur réalisé. En novembre 2007, c’est le groupe ABB-Suède qui m’a invité pour donner deux conférences sur mes travaux de recherches.
Dans quels pays avez-vous donné des communications pour présenter et valider les résultats de vos recherches ?
J’ai présenté des communications ainsi que les résultats de mes recherches en Autriche, Allemagne, Belgique, Suède, aux Pays-Bas, aux USA, en France et en Algérie bien évidemment.
 
On a appris que vous avez publié un livre sur les moteurs en Allemagne, pourquoi avez-vous choisi ce pays pour la publication ?
Tout simplement parceque j’ai été sollicité par l’éditeur pour éditer ma thèse de doctorat en livre. Il a été publié par les Editions universitaires européennes en mai 2010. C’est un livre qui décrit toutes les étapes de réalisation d’un moteur supraconducteur.
 
Est ce que vous effectuez des travaux de recherches avec des laboratoires étrangers ?
La chance que j’ai à l’Université de Khemis Miliana est d’être entouré de personnes très compétentes, jeunes et qui ont fait des études dans de grandes universités à l’étranger. Cet environnement a favorisé une communication très efficace avec les laboratoires étrangers. Pour les collaborations, j’ai actuellement deux projets de réalisation de moteurs supraconducteurs avec mes collègues du laboratoire Green de l’Université de Nancy, à qui je rends hommage, en particulier les Pr. A. Rezzoug et J. Leveque.
 
De nombreux chercheurs algériens sont connus mondialement par leur travaux, comment d’après vous peuvent-ils servir leur pays ?
Il faut commencer par faciliter l’accès à leurs structures aux chercheurs établis en Algérie, mais aussi leur permettre d’encadrer des chercheurs et doctorants algériens.
 
Pourquoi avez-vous choisi de rentrer au pays alors que vous avez la possibilité de continuer vos recherches à l’étranger ?
J’ai toujours été convaincu que ma place est en Algérie. La reconnaissance que je ressens dans les yeux de mes étudiants je ne peux jamais la ressentir sous d’autres cieux. Et puis même s’il y a des problèmes, la situation du chercheur en Algérie s’améliore année après année. J’espère que l’université algérienne et l’Algérie puissent prospérer rapidement.
M. A.



12/05/2013
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