Malliana-Affreville-El-khemis mon Amour.

MEMOIRES D'ENFANCE.

                                  MEMOIRES D'ENFANCE


Cette année-là, je fréquentais la classe de 5ème du collège Victor Hugo à Affreville, département d'Orléansville. Un jour de classe je fus convoqué avec l'un de mes camarades  dans le bureau  de M. Fabre, le directeur du collège. Sans aucune explication ,il nous somma de  nous présenter le lendemain matin au commissariat de police de la ville. Cette nuit je ne puis dormir car à cette époque-là, période de la révolution, je savais à mon âge que tout indigène même innocent risquait sans  preuve aucune ,d'être désigné comme un éventuel coupable. Bien que sachant me rappeler n'avoir rien fait de mal ,par peur je ne dis rien à mon père .Le lendemain , je me présentais tout ému, au commissariat  où je retrouvais mon camarade en compagnie de sa mère (française mais épouse d' algérien),qui était en train de réprimander les policiers pour avoir osé convoquer son fils dans ce lieu indigne de lui. Bien que la mère de mon camarade me connaissait très bien , (il m'arrivait souvent d'aller chez elle), elle ne prononça pas un mot de sollicitude à mon intention.



     M. Fabre en haut à droite et moi celui qui tient le ballon.

On nous demanda alors d'attendre sur le banc de réception, et un peu plus tard , nous vîmes entrer une dame française qui se mit à parler à un officier de police. L'officier nous appela à venir nous présenter devant cette dame que je n'avais jamais vue auparavant. Elle nous examina attentivement pendant un  long moment  , puis elle hocha la tête et dit : « Non, ce ne sont pas eux! »,

A ce moment-là je compris que avions été,mon camarade et moi soupçonnés d' avoir commis un délit et la victime était venue pour confirmer ou infirmer notre culpabilité. Nous apprîmes ainsi que le motif de notre convocation, est  que ce faux témoin qui connaissait notre identité , nous avait seulement  aperçus  à coté de l'endroit du forfait et de ce fait nous a sans preuves dénoncés .                                    

Le lendemain nous avions cours d'éducation physique,et au moment où tous les élèves étaient  au garde- à -vous dans la cour en présence du professeur, nous vîmes M. Fabre se diriger vers nous et il prononça ces mots  :« Les enfants, je suis heureux de vous annoncer que vos deux camarades dont nous n'avons pas douté un instant de leur innocence,ont fait honneur à notre établissement et qu'on doit les féliciter. ».A ce moment-là, j'ai ressenti un tel sentiment d'orgueil et de fierté, que ma pensée est allée directement à mes parents pour la confiance qu'ils ont toujours eue en moi et surtout grâce à l'éducation que j'ai reçue d'eux en tant qu' « indigène » .Mais ils n'ont jamais rien su de cet incident.


                                  

                                            Ettaïeb M'hammed



29/03/2013
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